.Pourquoi ce passing (voir la vidéo) est devenu un point légendaire de l’histoire du Tennis ? Tout simplement parce qu’il résume, à lui seul, le parcours extraordinaire de Jimmy Connors, alors âgé de 39 ans, lors de l’US open 1991, à tel point que tout le monde a oublié le gagnant de l’époque (Stefan Edberg). Après avoir lu cet article et visionné les vidéos, vous ne pourrez plus jamais vous avouer vaincu alors que votre match n'est pas fini ! Lors du prochain tournoi interne du TCCB, alors que vous aurez une balle de match contre vous, pensez à ce grand moment du tennis et montrez à votre adversaire qu'un match n'est jamais terminé, tant qu'il reste des points à jouer. Voici le résumé de l'extraordinaire parcours de Jimbo à l'US open 1991 :
Le véritable champion est celui qui parvient toujours à capter l’attention, même quand quelqu’un d’autre devrait se retrouver sous les feux des projecteurs. Stefan Edberg en sait quelque chose puisqu’il avait remporté l’US Open, un exploit qui devait faire les gros titres et occuper une place d’honneur dans la mémoire de tous les passionnés de tennis. Mais l’histoire ne se déroula pas ainsi puisque, en cette année 1991, ce fut un homme de trente-neuf ans, lequel eut sa part de moments glorieux dans sa carrière, qui réalisa son ultime grande performance sur l’un des scènes les plus emblématiques du monde du tennis. De fait, James Connors, connu sous le nom de Jimmy Connors et surnommé Jimbo, fut l’un des meilleurs joueurs de tennis américains de tous les temps. Dominant dans les années 1970, au sommet dans les années 1980, il enflamma les courts du monde entier, nourrissant des rivalités acharnées contre Björn Borg et John McEnroe, puis contre Ivan Lendl, lesquelles dépassaient souvent le cadre du court de tennis.
L’US Open fut toujours son terrain de chasse favori, Connors remporta le titre à cinq reprises sur trois surfaces différentes mais, même dans les autres tournois du Chelem, il sut s’imposer : une victoire en Australie (1974), deux à Wimbledon – seul Roland Garros manquait à l’appel. Néanmoins, Connors connut une fin de carrière difficile : du fait de nombreuses douleurs et blessures, ses performances devinrent très médiocres. En 1990, alors que les stars Pete Sampras et Andre Agassi commençaient à briller au firmament d’un changement générationnel du tennis américain, Jimmy Connors ne joua que trois matchs et dégringola à la 936ᵉ place du classement mondial. Un abîme pour celui qui, dans sa prime jeunesse, fut le maître absolu de son sport. Mais le temps passe pour tout le monde : le Connors qui avait débuté comme joker à l’US Open de 1991 approchait à grands pas de la quarantaine. Beaucoup se demandaient jusqu’où Jimbo irait dans le tournoi, mais les pronostics s’étaient évidemment tournés vers d’autres prétendants. Pete Sampras, tenant du titre, visait un second titre pour redorer le blason d’un tennis américain pas très déroulé comme prévu. Andre Agassi et Boris Becker étaient fin prêts pour une revanche : le premier du fait de sa défaite en finale en 1990, le second après avoir été surpris par Michael Stich lors des poules de Wimbledon quelques semaines plus tôt. Et puis il y avait Jim Courier et Stefan Edberg, tous deux en pleine ascension.
L’ironie du sort place voulut qu’un McEnroe se plaçât sur le chemin de Connors : non pas son ennemi juré John, mais son frère Patrick. Le sort de Connors semblait scellé : son adversaire remporta les deux premiers sets et menait 3-0 dans le troisième. Tout était fini ? Absolument pas face à un joueur forgé par les enseignements de sa mère et de sa grand-mère. Depuis son enfance, ces deux femmes avaient inculqué à Connors une philosophie qui considérait la vie – et le tennis – comme une lutte permanente pour la revanche et la survie. Ce match contre Patrick McEnroe a transcendé les frontières du sport, entrant à juste titre dans sa légende. À la surprise de tous, Connors réussit à revenir et à renverser tout cela en remportant le cinquième set. Connors occupait encore son trône et n’avait aucune envie d’abdiquer. Et alors que tous les favoris de la veille – ou presque – tombaient, Connors continuait.
Le Néerlandais Michiel Schapers et le Tchèque Karel Nováček (tête de série numéro 10) furent balayés en trois sets aux deuxième et troisième tours, sans presque aucune résistance, et le jour de son trente-neuvième anniversaire, Connors s’offrit un quatrième tour contre son compatriote Aaron Krickstein, qui l’avait emporté sur Andre Agassi au premier tour.
Le match fut un piège et Krickstein tenta d’échapper à l’emprise de Connors, mais sans y parvenir. Néanmoins, au cinquième set, les choses se gâtèrent pour Jimbo : son adversaire menait 5-2 et était à deux doigts de mettre fin au fabuleux parcours du champion. Celui-ci n’avait aucune intention de hisser le drapeau blanc, parvenant à amener le set au tie-break de manière sensationnelle et à l’emporter 7-4.
Parvenu en quarts de finale, Connors n’avait aucune intention de s’arrêter en si bon chemin, ce que le Néerlandais Paul Haarhuis, qui remporta le premier set mais dut abandonner au quatrième, avait parfaitement compris. Dans ce match, il y eut un moment qui, plus que tout autre, symbolise l’engagement de Connors. Cela se passait au deuxième set : Haarhuis avait une balle de break décisive dans sa raquette pour parvenir à 5-4, mais le Néerlandais, après avoir tenté à quatre reprises de briser la défense de Connors avec autant de smashes, fut frappé par un passing légendaire qui le laissa sans voix, alors que les tribunes tremblaient et semblaient menacer de s’effondrer à tout moment sous le poids de l’enthousiasme de la foule.
Le parcours de Connors ne s’arrêta qu’en demi-finale, battu par Jim Courier, lequel fut à son tour battu par Edberg en finale. Mais si vous demandez à n’importe quel amateur de tennis qui fut le véritable roi de l’US Open 1991, la réponse sera assurément Jimmy Connors !
Vous souhaitez en voir plus ? Ecoutez l'histoire de ce match passionnant contre Patrick McEnroe raconté par Jimbo lui-même en vidéo ici. Si besoin - Pensez à activer la traduction française et les sous titres dans les paramêtres Youtube.
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Source : Tennis les moments magiques - nuinui
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